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Eh oui les deepfakes sont devenus aujourd’hui un véritable sujet d’inquiétude pour de nombreux internautes. Selon une récente étude menée par Jumio, pas moins de
72 % des consommateurs s’inquiètent quotidiennement d’être trompés par des deepfakes
, ces médias truqués à la perfection grâce à l’intelligence artificielle.
Une explosion des deepfakes sur Internet
Réalisée auprès de plus de 8 000 consommateurs adultes répartis dans quatre pays (Royaume-Uni, États-Unis, Singapour et Mexique), l’enquête de Jumio révèle que seuls 15 % des sondés affirment n’avoir jamais été confrontés à une vidéo, une image ou un fichier audio truqué. Ouf, quand on pense aux ravages que cela pourrait causer, notamment en termes d’arnaque en ligne et de confusion de l’opinion publique.
Plus inquiétant encore,
60 % des répondants déclarent avoir été confrontés à un deepfake au cours de l’année écoulée
. Une proportion qui montre à quel point ces médias manipulés par l’IA se sont répandus sur le web comme une traînée de poudre.
On est trop confiants pour repérer les deepfakes
Mais voilà, malgré cette omniprésence des deepfakes, les gens ont tendance à surestimer grandement leur capacité à les détecter. Selon l’étude, 60 % des consommateurs pensent pouvoir repérer un deepfake, soit une hausse de 8 points par rapport à 2023. Un excès de confiance qui touche davantage les hommes (66 % contre 55 % pour les femmes), avec un pic chez les 18-34 ans (75 %).
« Bien que l’IA générative progresse, notre capacité collective à détecter les deepfakes reste limitée. Cet excès de confiance persistant souligne le besoin crucial d’une meilleure éducation du public et de solutions technologiques plus efficaces », commente Stuart Wells, directeur technologique chez Jumio. Autrement dit, on se berce d’illusions sur nos compétences à débusquer ces arnaques hi-tech.
Et si on se faisait avoir par un deepfake ?
D’ailleurs, 68 % des sondés admettent avoir été victimes ou connaître quelqu’un ayant subi une fraude en ligne ou une usurpation d’identité (la spécialité des deepfakes, rien que ça). Sans surprise, la plupart des consommateurs craignent au quotidien les violations de données (79 %) et les attaques par prise de contrôle de comptes (77 %). Après tout, qui n’a pas peur de se faire piquer ses informations perso ou de se faire usurper son identité sur les réseaux sociaux ?
Que faire pour se protéger des deepfakes ?
Face à cette menace grandissante, les consommateurs sont prêts à en faire plus pour sécuriser leurs comptes en ligne. Ainsi, 77 % d’entre eux consacreraient plus de temps à la vérification d’identité si cela améliorait la sécurité dans des secteurs sensibles comme la finance, la santé ou le e-commerce.
D’ailleurs, lors de la création d’un nouveau compte, la méthode jugée la plus fiable par 21 % des sondés consiste à prendre une photo de sa pièce d’identité et un selfie en direct . Une belle façon de contrer l’usurpation d’identité permise par les deepfakes (à condition de ne pas faire un truc de dingue comme envoyer une photo truquée, sinon c’est contre-productif).
L’éducation et la réglementation, des armes anti-deepfakes
Cependant, se protéger individuellement ne suffira pas à endiguer la vague des deepfakes. C’est pourquoi 60 % des consommateurs appellent à une plus grande réglementation de l’IA par les gouvernements. Une demande plus ou moins bien accueillie selon les pays : 69 % des Singapouriens font confiance à leur gouvernement sur ce sujet, contre seulement 26 % au Royaume-Uni, 31 % aux États-Unis et 44 % au Mexique.
Au-delà de la réglementation, l’éducation du grand public semble indispensable pour apprendre à reconnaître les deepfakes et leurs pièges. Bref, il reste encore du chemin à parcourir pour contrer cette épine dans le pied du web qu’est devenue l’intelligence artificielle malveillante. Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer (enfin, j’espère que ce n’est pas un deepfake qui vous dit ça).
Résumé / TL;DR
- 72 % des consommateurs s’inquiètent d’être trompés par des deepfakes
- 60 % des gens ont été confrontés à un deepfake l’année dernière
- Les consommateurs surestiment leur capacité à repérer les deepfakes
- Il faut renforcer l’éducation et la réglementation contre les deepfakes
- L’identification par photo et selfie reste la méthode la plus sûre