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Google versera 100 millions de dollars par an à l’industrie canadienne de l’information : une décision sous le feu des critiques ?

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Temps de lecture : 4 minutes

Eh bien, bien que les géants du Web soient souvent critiqués pour leur manque de transparence (et parfois à raison), Google vient de faire un geste fort envers l’industrie canadienne de l’information. Le géant américain a annoncé qu’il versera la modique somme de

100 millions de dollars canadiens par an, indexés sur l’inflation

aux entreprises de presse du pays de l’érable. Voilà qui devrait leur permettre de souffler un peu après des années de vache maigre, non ?

La carotte après le bâton ?

Bon chez Google, ils ne sont pas tout à fait des Mère Teresa non plus. Pfiou, on est loin de la charité chrétienne là. Ce joli pactole a en fait été négocié en échange d’une exemption de la célèbre « loi sur les nouvelles en ligne ». Une loi canadienne qui oblige les géants du Web comme Google et Meta (ex-Facebook) à conclure des accords de rémunération avec les éditeurs de presse pour l’utilisation de leur contenu.

Un peu comme si le Canada leur disait : « Vous voulez diffuser nos infos gratos sur vos plateformes ? Alors maintenant, faudra payer ! » Et Google, pas fou, a préféré signer un chèque plutôt que de risquer une amende salée ou pire, un blocage au Canada (ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent). Parce qu’on ne plaisante pas avec le bûcheron canadien, vous avez vu la taille de leur hache ?

Comment le pactole sera-t-il réparti ?

Pour gérer la distribution de ces 100 millions de dollars, Google a choisi la

Société collective canadienne du journalisme (SCCJ)

, une organisation sans but lucratif lancée en mai par un groupe d’éditeurs indépendants. Son équipe dirigeante est composée de 12 médias qui représentent la presse francophone, communautaire, autochtone et les minorités. Bref, ils ont l’air plutôt diversifiés, c’est déjà ça.

La SCCJ promet de répartir l’argent de manière « équitable, transparente et inclusive » selon Sadia Zaman, sa directrice. Sont éligibles les entreprises de presse qualifiées d’organisations journalistiques canadiennes selon la loi sur l’impôt. Elles doivent également produire des informations d’intérêt public, opérer au Canada et employer au moins deux journalistes. Voilà qui risque d’exclure les blogueurs du dimanche, mais bon, ça reste logique.

Les petits seront-ils vraiment gagnants ?

Pour savoir combien chaque média touchera, le calcul est assez simple : l’argent sera distribué au prorata du nombre de journalistes employés à temps plein. Selon un fonctionnaire canadien, une petite entreprise de presse pourrait ainsi recevoir environ

17 000 dollars par journaliste

. Pas mal, non ? Surtout que les gros poissons comme Radio-Canada (leur BBC à eux) ou les chaînes nationales sont plafonnés pour éviter qu’ils ne rafflent tout.

Ouf, pour une fois, les petits acteurs de l’info devraient être les grands gagnants de cette manne inattendue. Ça va leur permettre d’investir, de se développer, et pourquoi pas, de concurrencer un jour les mastodontes de l’information ? Enfin, si Google joue le jeu de la transparence, parce que le beau-parleur de la Tech n’a pas toujours été un modèle de vertu sur ce point.

Une décision critiquée de toutes parts

Malgré les beaux discours, cet accord ne fait pas l’unanimité. Certains dénoncent une forme de chantage de la part de Google pour s’exempter de la loi sur les nouvelles en ligne. D’autres y voient une manœuvre pour éviter de partager équitablement les revenus publicitaires générés par le contenu des médias. Sans parler des voix qui s’élèvent pour dénoncer l’évasion fiscale présumée du géant américain…

Bon d’accord, 100 millions, ça fait joli sur le papier. Mais au regard du

chiffre d’affaires annuel de Google, estimé à 257 milliards de dollars en 2021

, on se rend compte que ce n’est qu’une goutte d’eau. Certains diront même uneStratuPhysique pour calmer le jeu et éviter un précédent qui pourrait leur coûter bien plus cher à l’avenir.

Enfin, n’oublions pas les inquiétudes légitimes sur la protection de la vie privée et le traitement des données personnelles par Google. Le fait de donner autant d’argent au géant de la publicité en ligne, c’est un peu comme nourrir le loup dans la bergerie, non ?

Le début d’un nouveau modèle pour financer l’info ?

Quoi qu’il en soit, cette décision pourrait marquer un tournant dans la relation entre les GAFAM et les médias. Après des années de confrontation, les géants du Web semblent enfin réaliser qu’ils ont besoin d’un écosystème d’information fiable et de qualité pour que leur modèle économique fonctionne. Financer les producteurs de contenus, plutôt que de les piller, pourrait donc devenir la norme.

Google n’est d’ailleurs pas le seul à avoir ouvert son portefeuille. Meta (ex-Facebook) a également conclu des accords similaires avec des entreprises de presse au Canada et en Australie. Quant à Apple, il a lancé son propre service d’abonnement pour soutenir le journalisme, Apple News+. Voilà qui donne de l’espoir pour l’avenir d’un secteur en pleine mutation.

Reste à voir si ces géants de la Tech joueront vraiment le jeu de la transparence et de l’équité. Parce que comme dirait l’autre, c’est beau de promettre, mais il faut aussi tenir ses engagements. Pas vrai ?

Le mot de la fin

En attendant, le Canada vient de marquer un point dans son bras de fer avec les GAFAM. Et qui sait, peut-être que d’autres pays suivront son exemple pour forcer ces multinationales à partager un peu plus les richesses qu’elles engrangent grâce aux contenus d’information ?

Une chose est sûre, cette décision de Google aura au moins le mérite d’insuffler un peu d’air frais dans l’industrie canadienne de la presse. Et ça, c’est déjà une bonne nouvelle, non ?

Résumé / TL;DR

  • Google versera 100 millions de dollars canadiens par an à l’industrie de l’information au Canada
  • En échange, Google est exempté de la loi sur les nouvelles en ligne qui l’obligerait à rémunérer les médias
  • Une organisation sans but lucratif, la SCCJ, gérera la distribution aux entreprises de presse éligibles
  • Les petits acteurs de la presse pourraient toucher environ 17 000 dollars par journaliste employé
  • Cet accord fait polémique, certains y voyant une forme de chantage de la part de Google
  • Reste à voir si ce modèle de financement de l’info par les GAFAM s’imposera dans d’autres pays

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