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Pfiou, Adobe se retrouve au cœur d’une nouvelle tempête concernant l’utilisation de l’IA générative. Et cette fois, c’est la succession du célèbre photographe Ansel Adams qui monte au créneau. Le débat porte sur la vente, sur Adobe Stock, d’images générées par l’IA dans le style du maître de la photographie de paysages.
Les images qui ont mis le feu aux poudres
Voilà, tout est parti d’une simple capture d’écran postée sur Threads par la succession d’Ansel Adams. L’image en question, mise en vente sur Adobe Stock, représente un paysage de montagne en noir et blanc baptisé « Nature’s Symphony : Ansel Adams-Style Landscape Photography ». Jusque-là, rien d’anormal pour une banque d’images. Sauf que… cette photo n’est pas le fruit du talent d’un humain, mais d’un modèle d’IA entraîné à imiter le style inimitable d’Ansel Adams.
L’image, intitulée « Nature’s Symphony : Ansel Adams-Style Landscape Photography », est disponible à l’achat pour la modique somme de 79,99 dollars sur Adobe Stock.
Le problème ? Cette œuvre numérique, avec ses montagnes assombries et ses arbres aux allures de calque Photoshop, n’a rien à voir avec le génie d’Ansel Adams. (On se demande d’ailleurs si l’IA a réellement compris ce qui faisait la magie de ses clichés.) Bref, une pâle copie qui a fait sortir la succession du légendaire photographe de ses gonds.
L’IA, cette grande imitatrice
Vous l’aurez compris, le nœud du problème réside dans l’imitation servile des œuvres d’artistes par l’IA générative. Un comble quand on sait que ces modèles ont justement été entraînés sur… des millions d’œuvres existantes, y compris celles d’Ansel Adams ! (Merci qui ? Merci l’IA.)
Eh oui, comme le rappelle si bien la succession d’Ansel Adams,
« nous nous opposons fermement à l’utilisation non autorisée de son nom pour vendre des produits de quelque nature que ce soit, y compris des produits numériques, et notamment des produits générés par l’IA, que son nom ait été utilisé en entrée ou qu’un modèle donné ait été entraîné à partir de son travail ».
Des droits d’auteur à revoir à l’ère de l’IA ?
Cette polémique soulève des questions épineuses sur les droits d’auteur à l’heure où l’IA générative déferle sur le monde créatif. Faut-il considérer ces œuvres comme des créations originales protégées par le droit d’auteur ? Ou comme de simples copies dérivées des œuvres ayant servi à l’entraînement des modèles ?
La situation est d’autant plus complexe qu’Adobe autorise officiellement la vente d’images générées par l’IA sur sa plateforme Stock. Les conditions stipulent seulement que les utilisateurs doivent « détenir les droits ou la propriété appropriés sur le contenu qu’ils téléversent ». Une formulation plutôt vague qui ouvre la voie à toutes les interprétations. (Bravo les juristes !)
L’éthique en berne ?
Au-delà des considérations juridiques, c’est aussi une question d’éthique qui se pose. N’est-il pas déplacé, voire irrespectueux, de permettre la commercialisation d’œuvres imitant le style de grands artistes sans leur accord ? Un artiste comme Ansel Adams, dont le travail a façonné l’histoire de la photographie, ne mérite-t-il pas un peu plus de considération ?
Nombreux sont ceux qui dénoncent cette pratique comme une forme de pillage des créateurs au profit de l’IA. Un internaute s’insurge ainsi sur Threads :
« C’est absolument dégoûtant. Adobe doit savoir quelle est sa position : avec les artistes ou contre les artistes. »
Touché !
La guerre des images est déclarée
Cette affaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. De nombreux créateurs, des photographes aux musiciens en passant par les écrivains, s’inquiètent de voir leur travail pillé et dénaturé par l’IA. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à passer à l’offensive judiciaire.
Récemment, des entreprises comme Stability AI, Midjourney ou encore OpenAI ont ainsi été attaquées en justice pour avoir entraîné leurs modèles avec des œuvres protégées par le droit d’auteur. Une bataille qui ne fait que commencer et qui pourrait rebattre les cartes de la propriété intellectuelle.
Adobe dans la tourmente
De son côté, Adobe assure avoir retiré le contenu litigieux de sa plateforme après le signalement de la succession d’Ansel Adams. Mais cette dernière affirme avoir déjà contacté à plusieurs reprises l’éditeur depuis août 2023 pour le sensibiliser à cette problématique.
La succession exhorte d’ailleurs Adobe à se « montrer proactif » sur ces questions au lieu de laisser aux artistes « la responsabilité de contrôler en permanence [leur] propriété intellectuelle » sur la plateforme. Un appel qui risque de faire réfléchir les dirigeants d’Adobe, déjà échaudés par les vives critiques sur l’utilisation potentielle des photos de ses utilisateurs pour entraîner ses propres modèles d’IA.
L’avenir de la création à l’ère de l’IA
Cette polémique est symptomatique des défis posés par l’essor de l’IA générative dans les sphères créatives. Comment protéger les artistes tout en laissant s’exprimer cette nouvelle forme d’expression numérique ? Comment définir la frontière entre l’inspiration et le plagiat quand les machines puisent dans notre héritage culturel ?
Certains y voient une menace pour la création humaine, d’autres un outil révolutionnaire ouvrant de nouveaux horizons. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : l’IA générative bouscule nos conceptions traditionnelles de l’art et de la propriété intellectuelle. À nous d’inventer un nouveau cadre juridique et éthique à la hauteur de ces enjeux. (Pas gagné, mais ça va être passionnant à suivre !)
Un débat qui ne fait que commencer
Si cette affaire a mis le feu aux poudres, nul doute qu’elle n’est que la première d’une longue série. L’IA générative, qu’on le veuille ou non, est en train de s’immiscer dans tous les domaines créatifs. Et les questions soulevées par son utilisation vont se multiplier.
Alors, êtes-vous prêts à embrasser cette nouvelle ère où la frontière entre l’humain et la machine s’estompe ? Ou préférez-vous rester campés sur des positions plus traditionnelles ? Quoi que vous pensiez, ce débat promet d’être riche et animé. Alors, autant vous y préparer dès maintenant !
Résumé / TL;DR
- Adobe a été critiqué pour avoir permis la vente d’images générées par l’IA imitant le style du photographe Ansel Adams sur sa plateforme Adobe Stock.
- La succession d’Ansel Adams dénonce une atteinte aux droits d’auteur et au respect dû aux artistes.
- Cette affaire soulève des questions juridiques et éthiques sur l’utilisation des œuvres d’artistes par l’IA générative.
- Les créateurs s’inquiètent d’un risque de pillage et de dénaturation de leur travail par l’IA.
- Un débat de fond s’annonce sur la redéfinition des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA.