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Voilà de quoi secouer le monde du développement open source ! NetBSD, l’un des systèmes d’exploitation libres les plus établis, vient d’annoncer une directive pour le moins surprenante : désormais, tout commit contenant du code généré par l’IA sera systématiquement rejeté. Une décision radicale qui soulève bien des questions, et qui risque de faire des vagues dans la communauté.
Code généré par l’IA : NetBSD campe sur ses positions
Dans un billet posté sur le site officiel, l’équipe de NetBSD explique sa position de manière on ne peut plus claire :
Nous ne pouvons pas accepter de commits contenant du code généré par un modèle de langage comme ChatGPT, GitHub Copilot ou Code Llama. Ce code est présumé corrompu et ne répond pas à nos normes de qualité.
Une prise de position sans équivoque, qui fait déjà grincer des dents dans la sphère tech. Qu’est-ce qui motive un tel choix ? Selon les développeurs, le risque est tout simplement trop élevé.
Problèmes de licence et de propriété intellectuelle
L’un des principaux arguments avancés par NetBSD concerne les questions de licence et de propriété intellectuelle. Hé oui, quand un modèle d’IA ingère des millions de lignes de code pour s’entraîner, comment être sûr qu’il ne recrache pas du contenu sous licence propriétaire ? Un vrai casse-tête juridique en perspective.
Comme l’explique le responsable de la communication de NetBSD :
Nous ne pouvons pas prendre le risque d’intégrer du code potentiellement sous licence propriétaire. Cela nuirait à l’intégrité de notre projet open source.
Un argument difficilement contestable sur le plan légal. Mais ce n’est pas tout, d’autres craintes ont été soulevées concernant la qualité même du code généré par l’IA.
Bugs et dépendances au pied de la lettre
Comme le souligne un développeur de longue date chez NetBSD sur leur blog, le code produit par les modèles actuels n’est pas exempt de défauts. Eh oui (désolé les gars !), l’IA a encore du chemin à faire avant d’atteindre la perfection des développeurs humains. Entre les bugs non détectés, les dépendances insoupçonnées et l’application littérale des instructions, le code généré par l’IA pourrait rapidement devenir un véritable casse-tête à maintenir.
Face à ces risques, l’équipe de NetBSD a donc choisi la ligne dure : pas de code généré par l’IA dans leurs commits, un point c’est tout. Une décision radicale, certes, mais qui s’inscrit dans la philosophie rigoureuse du projet depuis ses débuts.
La tempête fait déjà rage
Comme vous pouvez l’imaginer, cette annonce n’a pas manqué de faire réagir la communauté des développeurs. D’un côté, certains applaudissent la fermeté de NetBSD et sa volonté de préserver l’intégrité de son code. Mais de l’autre, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un rejet prématuré de technologies prometteuses.
Entre prudence et innovation
Les défenseurs de l’IA mettent en avant son potentiel pour accélérer le développement et faciliter certaines tâches fastidieuses. Pourquoi se priver d’un outil qui pourrait, à terme, révolutionner notre façon de coder ? Comme le souligne un contributeur sur Reddit :
NetBSD fait preuve d’un conservatisme excessif. Au lieu de rejeter l’IA en bloc, ils devraient chercher à l’encadrer et à en tirer le meilleur parti.
Un avis partagé par de nombreux développeurs, qui voient dans cette interdiction un frein à l’innovation. Mais de l’autre côté, les partisans de la ligne dure rappellent les principes fondateurs de l’open source : rigueur, transparence et… prudence. Dans ce débat enflammé, chacun y va de son argument pour défendre sa vision.
Quoi qu’il en soit, cette décision de NetBSD risque bien de laisser des traces. Soit elle ouvrira la voie à un rejet plus large du code généré par l’IA, soit elle fera l’effet d’un électrochoc et accélérera au contraire son adoption par d’autres projets open source. Une chose est sûre, le débat ne fait que commencer.
Un cas d’école pour l’avenir de l’IA
Au-delà du monde du développement, cette polémique soulève des questions fondamentales sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans nos sociétés. Faut-il encadrer, voire interdire, certaines applications de cette technologie encore balbutiante ? Ou au contraire l’accueillir à bras ouverts malgré les risques ?
Le cas de NetBSD pourrait bien devenir un cas d’école qui alimentera les réflexions sur l’éthique de l’IA pour les années à venir. En attendant, l’équipe à l’origine de cette décision tranchée ne semble pas prête à faire marche arrière. Et vous, quel est votre avis sur la question ?
Résumé / TL;DR
- NetBSD a interdit les commits contenant du code généré par l’IA
- Les raisons invoquées sont les risques juridiques et les problèmes de qualité du code
- Cette décision soulève un vif débat entre prudence et innovation dans le monde du développement
- Le cas de NetBSD pourrait devenir un cas d’école sur l’éthique de l’IA